05 - 12 - 2024
Steve Darcis : « Ma plus grande fierté est d’avoir réussi ma reconversion »
C’est dans le Planet Padel à Saint-Georges-Sur-Meuse qu’il a lancé avec des amis dont l’ex-footballeur Guillaume Gillet que le « Shark » nous reçoit. L’homme très impliqué dans le tennis l’est aussi désormais, forcément, dans le Padel. Parcours, conseils, fiertés : Steve se livre à Opportunity Players.
Aujourd’hui, en plus d’être évidemment à l’origine du Planet Padel, Steve Darcis est à la fois capitaine de l’équipe belge en Coupe Davis et entraineur à l’AFT, après avoir connu une longue carrière de tennisman qu’il a pu faire grâce à certains trais de caractères propres à lui-même.
« Je suis quelqu’un qui n’avait pas tellement confiance en lui au début donc je pense que le jour où j’ai vu que je ne jouais pas si mal et que j’ai vraiment pris conscience de mon potentiel et que j’ai commencé à croire en moi, c’est là qu’une différence s’est marquée. Je n’ai jamais vraiment été très sûr de moi, même sur la fin de ma carrière. Le fait d’avoir performé en juniors m’a bien aidé, gagner mon premier tournoi ATP en étant 300e mondial, c’est là que j’ai commencé à décoller, en 2007, où je sors des qualifications et puis je gagne mon premier tournoi 250, c’est là que j’ai su qu’il y avait un truc à faire. »
Au-delà de croire en soi, sa hargne a payé. « Je pense que j’ai pu faire une telle carrière car j’étais quand même un battant. Le fait de s’accrocher quand c’est dur, après les blessures, … Je suis revenu de loin quelques fois. Quelque chose que je n’avais peut-être pas au début de ma carrière, je n’étai speut-être pas aussi courageux. Si j’avais lâché au moment où j’aurais du lâcher, et il y en a eu des fois, je n’aurais pas du tout fait de carrière. Quand tu t’accroches, ça paye presque toujours. »
Cette carrière, elle s’est dessinée très tôt. « J’ai commencé avec mon papa qui était prof de tennis à l’époque. Il jouait un peu des tournois dans la région de Liège, je le suivais partout à gauche à droite avec ma petite raquette. J’ai commencé avec lui après ses heures de cours où on prend 10-15 minutes. Puis, j’ai vite été repris à la Fédé’ à Liège avec Yves Beckers, Michel Duquenne, … Puis, j’ai fait mon parcours à la Fédération à Mons. J’étais 1 an à l’avance à l’école, je suis parti en internat à 11 ans. Je n’ai jamais vraiment quitté la Fédé’ même si j’ai pris des entraineurs privés après. J’ai toujours été à la Fédé’ pour la prépa’ physique. Et là je m’occupe des plus de 18 ans. »
Cette époque de l’internat fut très dure pour lui. « C’est très dur car tu perds tes amis, tu changes d’école, tu reviens seulement le week-end, il n’y avait pas de GSM, d’internet. On avait un coup de téléphone le jeudi soir pour dire quand on avait fini le vendredi. Mais ça forge le caractère. À l’heure actuelle, c’est beaucoup plus facile car les jeunes ont les réseaux sociaux, les téléphones donc ils peuvent contacter leurs parents, c’est plus facile. »
En jetant un regard dans le rétroviseur, Steve sait de quoi il peut se targuer. « Ma plus grande fierté reste d’avoir réussi ma reconversion. Beaucoup de sportifs se perdent un peu et ont du mal à gérer l’arrêt d’une carrière. Je ne vais pas dire que j’ai été soulagé de ne plus avoir mal. J’ai arrêté parce que j’avais trop de douleurs. Là, je suis content, j’ai réussi ce que je voulais faire. On a fait un super club de Padel avec des amis, je suis toujours à la Fédération avec des jeunes avec qui on a des super résultats, je suis capitaine de Coupe Davis et c’était quelque chose dont je rêvais. Ce sont déjà trois postes dont je suis super fier. »
Steve est le premier à connaitre les efforts et sacrifices à faire pour arriver au niveau. L’homme nous parle de sa philosophie auprès des joueurs qu’il entraine. « J’essaye qu’ils gardent la tête sur les épaules et de leur dire que ce n’est pas parce que ils gagnent un match là ou là que le reste va aller. Il faut toujours rester positif et y croire même quand c’est dur. Au tennis, à part Djokovic, tu es dans un sport où tu perds quasiment toutes les semaines. Il ne faut pas tout remettre en question quand ça va mal. La différence ne se fait même plus par le jeu ou le physique dans le tennis mais par le mental. Si t’arrives à avoir un mental en acier, tu as de la chance de faire quelque chose. Je dois dire que j’apprends moi-même aussi ides joueurs en m’entrainant. Il faut apprendre que c’est l’entraineur qui doit s’adapter à ses joueurs et pas l’inverse. Je ne réagis pas de la même façon si c’est Raph Collignon ou Gauthier Onclin que je coache. »
Quant au potentiel des joueurs belges, le Liégeois ne tarit pas d’éloges. « Le fait que David Goffin soit revenu, ça a fait beaucoup de bien à tout le monde. Zizou Bergs doit encore confirmer l’année prochaine mais il a un potentiel pour être très haut. Raphael Collignon est bien monté, il est 120e. Alexander Bloss a gagné son premier challenger a 20 ans. Gauthier Onclin vient de sécuriser son tableau qualif’ à Melbourne. Emilien Demanet a fait une belle première année, … On a quand même beaucoup de joueurs qui montent même si sont certains sont encore un peu discrets mais cette année va être importante. »
Au-delà du tennis professionnel, Steve est très intéressé par ce qui se fait localement. Le capitaine de l’équipe belge n’avait d« Je suis fort impliqué dans les clubs. Ici, avec des amis, on a repris le Tennis Club de Ans aussi. On a une école de tennis là-bas, Simon Goffin a aussi son académie, … Je vois beaucoup de « tennis local » ainsi que tous les petits qui viennent à la Fédé’ s’entrainer. J’adore ça, regarder les enfants jouer au tennis, même le tennis-loisirs. Le tennis en s’amusant, c’est le plus important. Quand je vais dans les clubs, je regarde toujours un petit peu s’il y a des talents à observer mais je ne viens jamais comme un « scout ». Mais ce qui m’importe, c’est de voir prendre les jeunes du plaisir. Ce que je déteste, c’est de voir les parents mettre une pression à leurs enfants. C’est le seul conseil que je peux donner, c’est de s’amuser. »
Pouvoir allier le monde professionnel et amateur, révéler les talents qui se cachent dans nos régions et les petits clubs, voilà un leitmotiv propre à Opportunity Players. Un projet que Steve lui aussi salue
« Ce sont des projets super ambitieux. Avoir un moteur de recherche où tu peux trouver des coaches sportifs, des nutritionnistes, trouver différents joueurs et savoir s’il est grand, gaucher, si il smashe bien ou fort à la vallée, c’est sûr que ça va donner beaucoup d’opportunités. À partir du moment où ça marche au niveau du foot et du padel, je ne vois pas pourquoi ça ne marcherait pas dans le tennis. Ça peut donner des idées à pleins de gens, trouver des entraineurs, des partenaires, des clubs pour des interclubs, … C’est bien de vvoir des gens se lancer dans des choses nouvelles. Au niveau du Padel, ça peut être hyper intéressant car il y a énormément de joueurs amateurs et trouver des partenaires n’est pas toujours si facile car on doit être quatre, il faut pouvoir trouver un partenaire complémentaire. Ça va permettre de gagner du temps, c’est ça qu’on cherche. »
Joachim Gilles
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